Nouvel An 2021
Solennité de Sainte-Marie
Nous aussi, nous sommes appelés à « louer et glorifier Dieu » avec les bergers (et bientôt les mages), pour tout ce qui nous a été raconté ces jours-ci. Et, en vivant pleinement notre foi, nous pourrons aussi, durant toute cette année, « nous étonner », comme eux, de tout ce qui nous est donné.
Mes frères, mes sœurs, la liturgie de ce premier jour de l’année nous invite à « retenir tous ces évènements et les méditer dans notre cœur », comme l’a fait Marie, la Mère de Dieu. Mais nous savons que cette méditation n’était pas seulement une remémoration infinie, un retour en arrière sur tout ce qu’il y avait eu de beau dans la volonté de Dieu sur elle. Car Marie est « celle qui a cru en l’accomplissement de tout ce qui lui avait été dit ». Et sa foi n’était pas seulement l’adhésion à la volonté de Dieu, réalisée une fois pour toutes, elle était l’accueil étonné de tout ce qui lui arrivait chaque jour, la continuation de son « oui ! » du premier jour. C’est donc sous sa protection maternelle que nous voulons aborder cette nouvelle année.
Quand nous envisageons cette année 2021, nos sentiments sont partagés entre la curiosité, l’appréhension, l’espoir, la fidélité, la détermination… Mais la fête de Sainte Marie nous invite à surtout envisager cette nouvelle année avec foi. La foi de son « Oui, qu’il m’advienne selon ta volonté ! »
Il faut cependant préciser quel est ce ‘oui’. Quand nous prions : « Que ta volonté soit faite ! », nous risquons toujours d’exprimer une confiance rétrospective. Comme Job, qui disait : « Le Seigneur m’a donné, le Seigneur m’a tout repris : que le Seigneur soit béni ! » C’est beau, mais c’est aussi une forme de résignation, sinon de désespérance. Nous ne voulons plus d’une soumission fataliste au dessein d’un Dieu qui n’a de compte à rendre à personne. Parce que notre foi est un ‘oui’ toujours nouveau à Dieu, une ouverture infinie ; c’est une foi prospective.
Elle est donc aussi l’accueil de l’inconnu, de l’imprévisible, de l’improbable, ce sur quoi nous n’avons aucune emprise, mais qui nous sera donné. Car, quoi qu’il advienne, nous savons que nous accueillons « une année de grâce », comme Jésus l’annonçait dans la synagogue de Nazareth, une année bénie de Dieu. Mais nous n’en savons pas plus. Oui, notre avenir est vide, mais nous y mettons tout notre amour.
Et c’est pour cela que nous voulons affronter ensemble cette nouvelle année, si improbable. Ensemble comme l’expriment nos vœux, envoyés partout, et reçus de partout. Portés par tant de frères et sœurs, nous pourrons recueillir la grâce promise et nous exposer à la volonté de Dieu sur nous, sur notre communauté, nos familles ; et nous pourrons recevoir alors cette « bienveillance pour tous les humains » que nous avons chantée à Noël.
Fr. Pierre
Je vous remercie pour cette perspective d’avenir et pour la confiance et la foi en ce qui a été décrit comme une année de grâce. C’est une invitation à être ouvert à ce qui se passe et à ce qui nous arrive avec l’intention de donner un oui — un mot dans la foi à chaque fois. Il est bon et sain d’adopter cette attitude, mais tout le monde ne peut pas se permettre cette ouverture, et je fais ici référence aux sages de l’Est. Ils ont suivi les étoiles jusqu’à l’étable de Bethléem et ont utilisé leurs connaissances ésotériques pour retrouver l’enfant. Elle est citée superficiellement et l’histoire se poursuit avec l’étonnement et la vénération de cette naissance spéciale. L’Écriture n’invite pas, interdit même cette forme de connaissance parce qu’elle est vécue comme un secret — et une réalité qui ne convient pas aux mortels. C’est un choix, cependant, et les Égyptiens, anciennes civilisations de l’Orient, ont fait des efforts pour élaborer ces lois paranormales en systèmes légaux. Une forme de science, qui s’est développée grâce à l’expérimentation, qui a été cartographiée à travers les âges et qui fonctionne toujours. À l’heure actuelle, les occultistes de l’Ouest et de l’Est ont prédit une désintégration et un changement fondamental des structures traditionnelles. Ce que l’on attend de ceux qui exercent l’autorité et ce que signifie la responsabilité, et nous pouvons le traduire aux individus. On peut même calculer le temps nécessaire au déroulement complet de ce processus et il y a toujours eu des cycles similaires dans l’histoire. La prise de conscience, en particulier parmi les jeunes générations, de leur forte résistance à la pollution et à la destruction de l’écosystème et l’engagement de la science en faveur des énergies renouvelables et d’autres sources n’est pas une “coïncidence” et était même prévue. Dans les années à venir, cette évolution se poursuivra et la récente désintégration des structures de pouvoir sera suivie de conflits idéologiques, selon les “sages”, dans lesquels le réalisme et la durabilité des idées doivent être examinés afin d’aller plus loin. Une fois de plus, on peut s’attendre à d’âpres conflits de pouvoir dans l’espace personnel et public, qui ne sont pas accessibles à un modus vivendi malgré les efforts et la bonne volonté des parties. La dimension spirituelle dans le collectif — en l’an 2021 — est dans une phase finale dans le signe du Christ — la rédemption par la foi et la grâce — mais il serait naïf de la limiter à une dénomination. Nous découvrons des extrêmes qui ont peu ou rien en commun les uns avec les autres sur le fond et la forme, mais qui sont essentiellement l’expression du désir de salut et d’un profond désir d’unité. La division et la lutte pour le pouvoir contrastent fortement avec cette aspiration à l’ordre et à l’harmonie ! C’est le dynamisme du temps avec beaucoup de potentiel et de possibilités si nous voulons recevoir Dieu dans une conscience plus différenciée et cela ne sera pas évident et cela peut causer beaucoup de chagrin selon ces rois et magiciens de l’Est. La façon dont ces changements et ces transformations nécessaires s’exprimeront me paraît très intrigante et n’est pas incompatible avec la “foi”, mais je suis conscient que cela ne s’applique pas à tout le monde.