Nous voici arrivés au cœur de la fête de Noël. Toutes les préparations ont convergé vers ce moment de grâce. À Noël la fleur du rameau de Jessé s’est épanouie : c’était l’aboutissement de toute l’histoire de l’humanité. Sa venue était prévue et préparée depuis des siècles. Les prophètes d’Israël, les sages des Nations l’avaient annoncé, sur la terre tout semblait prévu pour l’accueillir. Et cependant, si nous lisons attentivement les évangiles de l’enfance, nous devons reconnaître qu’il y est aussi partout question d’imprévus : l’annonce à Marie était tout à fait insolite et l’a bouleversée, les nouvelles de sa vieille cousine étaient étonnantes, et puis, contre toute attente, Joseph a quand même accepté de la prendre chez lui. Quand enfin approchait le moment où elle devait mettre au monde son enfant, un ukase imprévu les a obligés à se mettre en route vers Bethléhem. ( )Et là, ils ne trouvent aucun logement pour les accueillir. Puis arrivent des mages d’on ne sait où. Finalement, il a fallu fuir jusqu’en Égypte, pour échapper au massacre des innocents. Bien sûr, comme l’ange l’a rappelé à Marie, « rien n’est impossible à Dieu », mais précisément : il n’a rien fait pour épargner toutes ces contrariétés à ceux qu’il avait choisi. Dieu n’est pas celui qui escamote les difficultés, — même si c’est souvent pour cela que nous le prions. — Il ne faut en tout cas pas passer sous silence ces imprévus et ces contrariétés que relatent les évangiles, au prétexte de ne pas troubler le climat de fête. Ce ne sont pas des trait anecdotiques, négligeables ; ces situations imprévisibles font partie du mystère de Noël parce qu’elles font partie de la condition humaine, et Dieu est venu pour assumer toute notre humanité.
en la célébrant aujourd’hui, ce sont toutes les femmes que nous honorons, nos filles, nos épouses, nos mères.
L
a relation de l’Église avec Marie est complexe et fascinante, tout comme la dévotion du peuple chrétien à Marie. De bons théologiens ont émis des réserves sur l’inflation des dogmes mariaux au siècle dernier et bien des catholiques sont mal à l’aise avec les dérives de la piété mariale. Et pourtant la célébration de l’Assomption remonte au Vè siècle et la multitude des vierges ornées de vêtements somptueux et portées en processions, les foules des grands lieux de pèlerinage, comme les buissons de cierges dont les flammes veillent sur des détresses silencieuses, tout cet attachement populaire ou secret à la figure de Marie appelle d’autres méditations que des questionnements de beaux esprits. Qui de nous n’a jamais levé les yeux vers son image, déposé une fleur ou murmuré un Ave ? Et quel personnage tient plus de place dans l’histoire de l’art chrétien ?