En proclamant l’évangile de la Résurrection, nous sommes arrivés au cœur de cette veillée. Prions maintenant pour que ce mystère pascal habite le cœur de chacun, chacune nous, le cœur de notre assemblée, comme l’évangile nous y invite. En effet, vous avez entendu comment cet évangile selon saint Marc est brusquement interrompu : « Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau, parce qu‘elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. » Mes frères, mes sœurs, c’est à nous de le continuer ! C’est à nous de vivre désormais ce mystère pascal au cœur de notre propre vie, en passant de la fuite à la rencontre, du mutisme au témoignage, de la peur à l’amour.
Les parents qui ont engendré des fils et des filles savent bien ce que signifie ‘donner la vie’. Mais ce privilège est partagé avec bien d’autres personnes, en bien d’autres domaines. Parce que le don et la vie sont toujours liés. Pas de vie sans don ; pas de don qui ne soit un surcroît de vie, à tous les niveaux. Dans l’évangile de ce dimanche ces mots ‘vie’ et ‘don’ reviennent plusieurs fois, et il y est surtout question de ce que l’on peut appeler le ‘don originel’ : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». En ce temps de préparation à Pâques, nous sommes invités à méditer sur ce don qui est le cœur du mystère pascal. Nous célébrons en effet la façon dont Jésus, à son tour, a donné sa vie, et nous a « aimé jusqu’au bout ». En partageant le pain et en distribuant le vin, il s’est donné lui-même sans réserve, et jusqu’à donner son dernier souffle, sur la croix. Comme le dit encore saint Jean, c’est ainsi qu’il nous a donné l’Esprit, créateur de toute vie.