Bienvenue à vous tous, chers frères et sœurs. L’Église, chaque année en ce dimanche entre Noël et le premier jour de l’an, nous invite à méditer la sainte Famille. C’est un jour où normalement on essaie de se retrouver en famille, parents et enfants, parfois sur trois, voire sur quatre générations. Aujourd’hui, par prudence, cela n’est pas possible comme par le passé. Mais on multiplie les messages per téléphone, whatsapp et autre moyens de communication, avec humour, fraîcheur, poésie, bienveillance. Peut-être que même à l’instant, séparés dans l’espace, certains parents et enfants suivent la même émission et recueillent ensemble le même message qu’ils pourront reprendre par la suite au téléphone. Soyons inventifs en deçà des règlements et prenons le temps de recueillir ce que la Parole de Dieu tient à nous dire aujourd’hui. Elle parle notamment du comment continuer à croire dans la Vie et dans le Maître de la Vie, au milieu de toute sorte d’épreuves. Invoquons le Christ, « venu pour que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance », comme il l’a dit.
Nous voici arrivés au cœur de la fête de Noël. Toutes les préparations ont convergé vers ce moment de grâce. À Noël la fleur du rameau de Jessé s’est épanouie : c’était l’aboutissement de toute l’histoire de l’humanité. Sa venue était prévue et préparée depuis des siècles. Les prophètes d’Israël, les sages des Nations l’avaient annoncé, sur la terre tout semblait prévu pour l’accueillir. Et cependant, si nous lisons attentivement les évangiles de l’enfance, nous devons reconnaître qu’il y est aussi partout question d’imprévus : l’annonce à Marie était tout à fait insolite et l’a bouleversée, les nouvelles de sa vieille cousine étaient étonnantes, et puis, contre toute attente, Joseph a quand même accepté de la prendre chez lui. Quand enfin approchait le moment où elle devait mettre au monde son enfant, un ukase imprévu les a obligés à se mettre en route vers Bethléhem. ( )Et là, ils ne trouvent aucun logement pour les accueillir. Puis arrivent des mages d’on ne sait où. Finalement, il a fallu fuir jusqu’en Égypte, pour échapper au massacre des innocents. Bien sûr, comme l’ange l’a rappelé à Marie, « rien n’est impossible à Dieu », mais précisément : il n’a rien fait pour épargner toutes ces contrariétés à ceux qu’il avait choisi. Dieu n’est pas celui qui escamote les difficultés, — même si c’est souvent pour cela que nous le prions. — Il ne faut en tout cas pas passer sous silence ces imprévus et ces contrariétés que relatent les évangiles, au prétexte de ne pas troubler le climat de fête. Ce ne sont pas des trait anecdotiques, négligeables ; ces situations imprévisibles font partie du mystère de Noël parce qu’elles font partie de la condition humaine, et Dieu est venu pour assumer toute notre humanité.