Homélie du 14 mai 2023

Bien chers amis.

Bienvenue à vous tous ici dans la chapelle de Clerlande et vous tous qui nous suivez en direct ou en différé par la médiation de l'internet ! Joie et paix dans le Christ Jésus.

Aujourd'hui grand jour pour un pays voisin de notre continent : la Turquie qui passe aux urnes, et pour tous les Turcs dans notre pays.

Aujourd'hui aussi fête de l'apôtre Matthias et de tous ceux qui portent ce nom parmi nous, pensons encore à l'abbaye de Sankt Matthias à Trèves.

Aujourd'hui sixième dimanche du temps pascal. La finale des sept semaines approche avec l'Ascension jeudi prochain et la Pentecôte une neuvaine plus tard ! On sentira dans les textes l'arrivée en urgence de l'Esprit saint qui est annoncé et invoqué !

Et commençons par un rite propre au temps pascal : l'eau qui a été bénie dans la nuit pascale, nous l'accueillons à nouveau par l'aspersion, en rappel direct de notre baptême, la nouvelle naissance dans l'Esprit.

Chantons avec joie : j'ai vu l'eau vive !

Homélie

Bien chers amis.

Pendant tout le temps pascal la liturgie de la Parole commence par un fragment du grand film que sont Les Actes des Apôtres. Aujourd'hui on voit le tout début de la mission en Samarie. On quitte la Judée et rencontre un milieu traditionnellement peu sympathique. Mais cela marche bien, avec Philippe le diacre, l'un des Sept. En quelques versets Luc esquisse une mission modèle : proclamation de la Parole de Dieu, baptême puis don de l'Esprit saint par l'imposition des mains. On voit aussi les relais : Philippe agit en tête, le bruit parvient en retour à Jérusalem, et les Apôtres envoient Pierre et Jean qui complètent le tout. Le cercle élargi est rattaché au centre d'où tout était parti. La joie règne.

Le chant du Psaume enchaîne : Terre entière acclame Dieu, chante le Seigneur : que tes actions sont merveilleuses, oui redoutables !

Puis vient un extrait de l'épître de Pierre. Une des toutes belles recommandations du Nouveau Testament : Traitez saintement dans vos cœurs le Christ comme le Seigneur. C'est là la première démarche : un accueil intériorisant du Christ comme le Seigneur de sainteté. Le laisser régner dans nos cœurs par sa sainteté ! Et aussitôt après il est dit d'en témoigner à l'extérieur : soyez toujours prêts à l'apologie, à la défense, à rendre compte de l'espérance qui vous habite. Mais faites-le avec douceur et respect ! Rien de criard, rien de violent, à l'emporte-pièce : soyons comme l'huile qui pénètre même la pierre la plus dure, ou comme un parfum qui se répand doucement mais irrésistiblement. Imitez le Christ qui, innocent, a souffert pour les coupables.

L'évangile johannique va nous confirmer comment «  sanctifier dans nos cœurs le Christ comme Seigneur  ». On écoute les paroles testamentaires de Jésus à ses disciples et on y entend en même temps la vie spirituelle actuelle des chrétiens de la communauté de saint Jean : ils ne se sentent pas des orphelins abandonnés. Le Paraclet, le Défenseur et Consolateur est à leurs côtés, et même en eux, tournant toute leur existence vers l'accomplissement des commandements. «  Dieu est lumière  », «  Dieu est amour  », et cet amour lumineux les habite à partir même des paroles du Seigneur qui répète : «  Si quelqu'un m'aime, il gardera mes paroles et il sera aimé de mon Père, et moi aussi je l'aimerai, et me manifesterai à lui  ». «  Si quelqu'un garde ma parole, mon Père l'aimera, nous viendrons à lui, et nous établirons chez lui notre demeure !  ».

Le chrétien dans le monde est un homme habité d'une présence actuelle qui lui donne patience, douceur, force d'aimer infiniment. Sanctifions le Christ dans nos cœur et rendons témoignage de la belle espérance qui nous habite. Comme notre monde a besoin de ce type de témoignage ! et ne doutons pas un instant : celui qui se dispose ainsi, participera à la victoire pascale du Christ. Le dernier mot de Jésus à ses disciples dans saint-Jean est d'une force remarquable :

«  Dans le monde vous aurez des épreuves.

En moi vous avez la paix.

Confiance car j'ai vaincu le monde !  » (Jn 16,33).

Le jour de Pâques ils étaient réunis toutes portes closes. Ils avaient peur.

Jésus apparaît victorieux, debout, au milieu d'eux avec la double salutation : «  Paix soit avec vous ! Paix, soit avec vous !  »

Puis ils les envoie dans le monde avec la force de pardonner. Les portes s'ouvrent, la peur est vaincue, le témoignage commence et n'aura pas de fin.

Rappelons l'image du parfum, dont parle saint Paul : «  Nous sommes la bonne odeur du Christ  ». Témoignons doucement, sans effort, irrésistiblement. Dès que quelqu'un ou quelqu'une a cassé le col du petit vase en albâtre, le parfum se répand dans toute la maison, et personne, absolument personne n'est en mesure de réintroduire et de renfermer le parfum dans le vase !

Cela est sûr et certain. Amen ! Alléluia !