Homélie du 1 juin 2025

Nous sommes dans le temps entre Ascension et Pentecôte.


Il est beaucoup question de connaître, de voir, d'entendre :


Jésus parle de Quelqu'un que nous n'avons jamais vu : son Père, qu'il aime et dont il est aimé et qu'il voudrait nous faire connaitre, l'air de dire :«  Vous avez tout à y gagner !  »


L'un de ceux qui ont saisi le message c'est le diacre Etienne, croyant fervent et proche des Apôtres : son parcours de vie résume ce qui peutarriver à quelqu'un qui a décidé de dire oui à Dieu et de s'ouvrir à l'Esprit. Les Actes des Apôtres le décrivent comme «  rempli de grâce et de puissance, opérant de grands prodiges et signes parmi le peuple.  » (Ac. 6, 8) Accusé de semer le trouble , de prononcer des paroles déplacées contre Moise et contre Dieu, il est amené devant le Sanhédrin où, pour se défendre, il prononce un long discours retraçant toute l'histoire du peuple élu avec ses hauts et ses bas et aboutissant à une accusation sans appel : 


«  Toujours vous résistez à l'Esprit-Saint, vos pères ont tué ceux qui prédisaient la venue du juste , celui que vous venez d'assassiner  » ( Ac. 7, 51-52) 


Etienne met le doigt sur une transition manquée , aboutissant à l'élimination de Celui qui leur apportait le salut. Il connaîtra, c'est la lecture de ce jour, le même sort que son Maître, mais contrairement à ses adversaires qui se bouchent les oreilles et sont en proie à leurs démons, il ouvre les yeux , accède à la vision du ciel et expire sur une demande de pardon. 


Pourquoi parler si longtemps d'Etienne si ce n'est pour souligner sa ressemblance avec Jésus lui-même rempli de l'Esprit-Saint, il a fixé le ciel et il a vu la gloire de Dieu. De Jésus il est dit qu'il priait, les yeux levés au ciel, il priait pour nous, suggère le texte, il a un désir fou de faire connaître ce qui nous échappe, à savoir la vie intime entre Père et Fils et, en plus, nous révéler la promesse, comme nous le rappelait le fr.Yves, de son inhabitation en de chacun de nous.


Entre Ascension et Pentecôte, ne serait-ce pas le moment de mieux nous connaître, de ne pas nous prendre pour des dieux mais de nous orienter de manière nouvelle vers Celui qui ne nous a jamais lâché et qui ne cesse d'envoyer son Esprit à celui qui garde ouverte la porte de son cœur ?


Entre Ascension et Pentecôte, en attendant de voir le Seigneur face à face, y a-t-il une autre mission, un autre apostolat que celui de l'amour ? Quelle différence entre Etienne et ses accusateurs ! Quel contraste entre leur pratique respective de la foi !


Cela doit nous poser question également : est-ce que nous prenons au sérieux la place de Celui qui, non seulement, nous a créé, aimé et qui nous soutient dans l'existence ?


Le mal du monde provient de vouloir occuper cette place : de dire : «  Je crée, je possède, j'exploite, j'invente, au lieu de dire «  J'admire, je m'émerveille, je découvre, je remercie, j'aime.  » Paraphrasons les propos de Jésus : «  Père, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, non pour qu'ils se gonflent d'importance, non pour que s'éternisent entre eux petites querelles ou guerres meurtrières mais pour qu'ils soient un !  »


Empruntons, pour conclure, les paroles de notre Pape Léon : « Avec la force du Saint-Esprit, construisons une Eglise fondée sur l'amour de Dieu, Eglise missionnaire qui ouvre ses bras au monde, se laisse interpeller par l'histoire et devient un levain d'unité pour l'humanité  ». AMEN !